Le musée Fabre est un musée d'art situé à Montpellier dans l’Hérault.
Historique
Principal musée d'art de la ville, il est créé à la suite d'une proposition, faite en 1824 alors qu'il regagne la France, de François-Xavier Fabre(1766-1837), peintre et collectionneur, de faire don à la ville de ses collections, à condition qu'un musée soit construit pour les accueillir. Fabre, lauréat du grand prix de peinture de l'Académie en 1787, avait résidé de 1788 à 1793 à Rome, puis durablement à Florence. Il s'y était progressivement constitué une riche collection de tableaux et de dessins. Le maire de l'époque, Ange-Jean-Michel-Bonaventure de Dax, marquis d’Axat, ami de Fabre, est aussi un amateur d’art, il est le premier président de la Société des beaux-arts de Montpellier. En , il réunit un conseil municipal extraordinaire au cours duquel la donation est validée par un vote unanime. La donation doit ensuite recevoir l'approbation du roi Charles X afin de pouvoir être acceptée par le maire au nom de la ville et avant de pouvoir pénétrer sur le territoire du royaume, ce qui intervient peu après une fois l'accord obtenu du roi. Après trois ans de travaux financés par la municipalité, le musée ouvre ses portes le . Il est enrichi par de nombreux dons, legs et achats tout au long de son histoire, et s'étend dans des bâtiments adjacents au fil de l'augmentation des collections. Le musée Fabre est l'un des plus importants musées de France[réf. nécessaire]. Il est labellisé musée de France, au sens de la loi no 2002-5 du .
Le bâtiment
Le musée a été installé dans l'hôtel de Massilian, ancien hôtel particulier du XVIIIe siècle, situé à l'est de l'Écusson, le centre historique de Montpellier, et donnant sur la rue Montpelliéret, à proximité immédiate de l'Esplanade. La municipalité l'achète en 1825 pour la somme de 140 000 francs. L’édifice construit dans l’enceinte de la cité médiévale, conçue par les Guilhem et les rois d’Aragon, est attesté depuis le XVe siècle.
Le remaniement du bâtiment pour devenir un musée a demandé trois années d'importants travaux, de 1825 à 1828, suivis de près par le maire et Fabre et confiés aux deux architectes de la Ville de Montpellier, MM. Fovis et Boué. Le musée s'est étendu autour du bâtiment originel grâce à des constructions du XIXe siècle donnant sur l'Esplanade et en absorbant l'ancien collège des Jésuites de la fin du XVIIe siècle.
La rénovation de 2003
Le musée est fermé de 2003 à 2007 pour permettre un agrandissement et une réorganisation des espaces, avec le déménagement de la bibliothèque. La rénovation a été conçue par le cabinet d'architecture de Bordeaux Brochet-Lajus-Peyo associé à Emmanuel Nebout de Montpellier. L'inauguration officielle du musée a lieu le , son ouverture au public le .
Les espaces d'exposition ont été portés de 3 000 à 9 000 m2 dont une salle d'expositions temporaires de 1 000 m2. Une nouvelle aile a été créée pour la peinture contemporaine. Le circuit de visite a été entièrement repensé tout en mettant en valeur les décors subsistant du XIXe siècle : grand escalier dessiné par Fabre lui-même, salle des Griffons avec sa frise néo-étrusque, ancien appartement de Fabre avec plafonds peints et lustres. L'entrée se fait désormais par l'ancien collège de Jésuites, en retrait par rapport à l'hôtel de Massilian. Le hall d'entrée, situé sous la cour du collège, est décoré d'une mosaïque conçue par l'artiste Daniel Buren. Les travaux ont coûté 62,7 millions d'euros, financés par l'État (15,5 millions), la région Languedoc-Roussillon (2,8 millions) et la communauté d'agglomération de Montpellier, dont dépend aujourd'hui le musée. Une concession dans le musée a été accordée à la librairie Sauramps, sur 120 m2. Cette concession fait de Sauramps la première librairie privée accueillie au sein d'un musée public[réf. nécessaire].
Accès
Le musée est accessible en tramway par les lignes 1, 2 et 4 aux arrêts « Comédie » et « Corum ».
Les collections
Constitution et histoire des collections
En 2020, le fonds comporte plus de 2 000 tableaux, 300 sculptures, 4 000 dessins et 1 500 gravures. Il est complété par une collection de plusieurs milliers d'objets d'art. Près de 1 000 œuvres sont exposées.
Les collections ont été constituées autour des saisies révolutionnaires et des envois de l’État sous le Consulat. La donation de Fabre au profit de la ville en 1825 est composée d'un ensemble important de tableaux et de dessins du XVIe au XIXe siècle, majoritairement français et italiens. Fabre est un peintre de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, formé à l'école de dessin de la Société des beaux-arts de Montpellier. Il est aidé par l'un des membres de cette dernière, Philippe-Laurent de Joubert, pour entrer dans l'atelier de Jacques-Louis David. Grand collectionneur de tableaux (Renaissance et baroque italiens, peinture française du XVIIe au XIXe siècle), il donne cet ensemble à sa ville natale à la condition que celle-ci crée un musée public. Il en devient le premier directeur et y poursuit une politique d'acquisition, avant de léguer le reste de sa collection personnelle à sa mort en 1837. La générosité de Fabre a ensuite fait des émules : l'agent de change Antoine Valedau (1777-1836), né à Montpellier et actif à Paris, a légué un important ensemble de peintures des maîtres hollandais et flamands du siècle d'Or, ainsi que des tableaux français de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, notamment un riche ensemble de peintures de Jean-Baptiste Greuze. Valedau offre enfin un bel ensemble d'aquarelles romantiques. En 1868 et en 1876, Alfred Bruyas (1821-1877) offre des toiles et des dessins majeures d'artistes contemporains comme Gustave Courbet, Eugène Delacroix, Alexandre Cabanel, ce dernier offrant directement une toile à l'institution (Phèdre). La famille du peintre montpelliérain Frédéric Bazille (1841-1870) a offert des toiles importantes de ce précurseur de l'impressionnisme. Le musée a également reçu des dépôts du musée du Louvre, du musée d'Orsay et du musée national d'Art moderne. Venant couronner la rénovation sans précédent des années 2000, Pierre Soulages a offert 20 toiles emblématiques de sa peinture entre les années 1950 et aujourd'hui. Elles sont exposées dans deux salles spéciales.
Le parcours des collections se divise en différentes sections. Les sept premières salles sont consacrées à l'art flamand et hollandais, constituées par les collections de Fabre et surtout d'Antoine Valedau, avec des artistes tels que Pierre Paul Rubens, David Téniers, Daniel Seghers pour les Flamands, Adrian van Ostade, Gérard Ter Borch, Gérard Dou, Gabriel Metsu, Jan Steen, Jan Weenix, Nicolaes Berchem, Jan Asselijn pour les Hollandais. La section suivante présente des œuvres françaises, italiennes et espagnoles de la Renaissance au XVIIe siècle. Sébastien Bourdon, peintre né à Montpellier et actif à Rome, Paris et Stockholm. Le musée Fabre conserve notamment son célèbre portrait L'Homme aux rubans noirs, peint vers 1657-1658, ainsi que plusieurs paysages et peintures d'Histoire. Sébastien Bourdon est accompagné pour les artistes français, par Jean Cousin, Nicolas Poussin, Simon Vouet, Jacques Blanchard, Jean Tassel, Laurent de La Hyre, Eustache Le Sueur, etc., pour les peintres italiens par Alessandro Allori, Paolo Véronèse, Francesco Salviati, Palma le jeune, Leonello Spada, Matia Pretti, le Guerchin, l'Albane, Andrea Vaccaro, José de Ribera, Bernardo Cavallino, Carlo Dolci. Les Espagnols sont représentés par un important retable de Pedro de Campana, et deux peintures de Francisco de Zurbaran. La section suivante débute avec l'art du temps de Louis XIV et de la Régence, avec des tableaux majeurs de deux artistes originaires de Montpellier, Jean Ranc et Jean Raoux, suivis d'un riche ensemble de morceaux de réception à l'Académie royale de peinture et de sculpture (Antoine Coypel, Jean François de Troy, Charles Natoire, Jean-Baptiste-Marie Pierre, Jean-Baptiste Deshays) ainsi que de trois toiles monumentales d'Antoine Coypel issues du décor de la galerie d'Enée peinte au Palais-Royal à Paris au début du XVIIIe siècle. Les huit salles suivantes présentent la période néoclassique, de 1750 à 1830, et forment un des piliers majeurs de la collection, autour des peintures de François-Xavier Fabre, avec dix peintures de Jean-Baptiste Greuze, trois de Jacques Louis David, ainsi que onze sculptures de Jean Antoine Houdon et huit d'Augustin Pajou. Les collections du XIXe siècle comprennent principalement des œuvres de peintres tels Eugène Delacroix (7 tableaux), Alexandre Cabanel (très riche fonds, dont le célèbre Ange déchu), Frédéric Bazille (15 œuvres, parmi lesquelles Jeune Femme aux pivoines) et surtout Gustave Courbet, l'un des artistes-phare du musée (16 œuvres, avec notamment le célèbre Bonjour Monsieur Courbet). La section moderne présente des sculpteurs modernes d'origine languedocienne, comme Germaine Richier (La Montagne), morte à Montpellier en 1959, Aristide Maillol et René Iché, ou d'artistes du mouvement Supports/Surfaces dont beaucoup sont nés dans la région (Claude Viallat, Vincent Bioulès ou Daniel Dezeuze).
Collection de peintures
Collection de peintures du XVe au XVIIIe siècle
France
Italie
Allemagne, Flandres et Pays-Bas
Espagne
- Pedro Campana ;
- José de Ribera : Sainte Marie l'Égyptienne ;
- Francisco de Zurbarán : L'Ange Gabriel et Sainte Agathe.
Autres
- Anton Raphael Mengs ;
- Joshua Reynolds ;
- Joseph Wright of Derby : Vue de Florence depuis l’Arno.
Collection de peintures du XIXe siècle
(*) Peintres de Montpellier
Collection de peintures du XXe siècle
(**) Artistes du mouvement Supports/Surfaces
Collection de sculptures
- Jean Antoine Houdon au musée Fabre
Collection d'arts graphiques
Dessins
Le fonds de dessins du musée Fabre compte parmi les plus importants de France. Le fonds italien ancien notamment comprend plus de 500 feuilles. On remarque particulièrement au sein des collections des dessins de :
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Emmanuel de Roux, « Le Musée Fabre agrandi et musclé », Le Monde, , p. 26.
- « Le musée Fabre de Montpellier », Dossier de l'art, no 137, 2007.
- Éric Pagliano, L’Atelier de l’œuvre. Dessins italiens du musée Fabre, Snoeck, 2013, 464 p.
- Notice des tableaux et autres objets d'art exposés au musée Fabre de Montpellier, Montpellier, 1830 (lire en ligne).
- Catalogue des peintures et sculptures exposées dans les galeries du musée Fabre de la ville de Montpellier, Montpellier, Imprimerie Serre et Roumégous, 1904 (lire en ligne).
Articles connexes
- François-Xavier Fabre
- Abraham Fontanel
- Ange Jean Michel Bonaventure de Dax, marquis d'Axat
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Art Institute of Chicago
- Union List of Artist Names
- Ressource relative à l'architecture :
- Structurae
- Ressource relative au tourisme :
- Muséofile
- Site du musée
- Catalogue en ligne du musée Fabre
- Œuvres du musée Fabre sur la base Joconde
- [PDF] en ligne « Marquis de Dax d'Axat, le maire qui créa le musée Fabre », Harmonie, revue de la communauté d'agglomération de Montpellier, no 290, , p. 38.
- Michel Hilaire (conservateur en chef et directeur du musée Fabre), Le Musée Fabre, une passion de collectionneurs.
- Eugène Thomas (archiviste du département de l'Hérault), « Description du musée Fabre sous le Second Empire », in Montpellier : tableau historique et descriptif, pour servir de guide à l'étranger, chez Félix Seguin, 1857.
- CAUE de l'Hérault : Musée Fabre - Étapes du chantier de réaménagement.
- [PDF] Histoire du musée Fabre sur museefabre.montpellier3m.fr.
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